S.O.S. D'un Être en Détresse
Pourquoi je vis, pourquoi je meurs. Pourquoi je ris, pourquoi je pleure.
Questions banales aux réponses introuvables. Elles me hantent, elles sont omniprésentes. Parfois elles me sautent à la gorge et m’empêchent de respirer. Panique à bord. Plus j’y pense, plus elles m’étouffent. Sauve qui peut. Elles sont tapies dans le silence et dans la solitude de mes pensées intérieures, prêtes à jaillir. A défaut de réponses, j’essaie de les dompter, quand je les sens arriver. Alors elles se font plus discrètes, en approche sournoise. J’étouffe, je panique. Où sont les réponses quand on n’a pas la foi ? Je suis cartésien, les réponses je les ai en principe. Sauf une : alors à quoi bon ? Je – sujet conscient – suis là par le fruit du hasard de l’univers, pour une fraction de temps. Puis plus rien. A quoi bon ?
Il faut être fou pour supporter un tel système d’oppression sociale et de marchandage de la vie. Surtout quand on a les réponses. Mon problème est de ne pas être fou, alors tout ça me rend fou. Être conscient de cette fraction de matière, de temps et d’espace me rend fou de ma condition humaine. Une condition qui se résume à deux fonctions économiques : la ressource de production et l’unité de consommation. Ces deux fonctions ne sont que les facettes d’une même pièce, je ris. Le loisir n’est qu’une simple extension du “travail”, je pleure. Je vis, je meurs.
C’est désormais évident, ce n’est pas du travail. Ça ne prodite qu’à un petit nombre, dont je ne fais même pas partie. Alors à quoi bon. Quand j’entretiens mon jardin, mon potager, je travaille. Quand je bricole dans une asso qui héberge les sites web de cent autres, je travaille. Quand je lance ma radio amateur entre potes, je travaille. Le reste c’est du vent. Je ne suis là que pour une fraction de temps, à quoi bon brasser de l’air ? J’ai déjà du travail, et trop peu de temps.
N’empêche qu’elles me hantent, toujours. Je suffoque. Pourquoi je vis, pourquoi je meurs. Pourquoi je ris, pourquoi je pleure.
Ressources
- Photo de couverture : “It escalated into a melancholy murder.” par nimrodcooper est sous licence CC BY-NC-SA 2.0.