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Des Chansons Et Des Voix

Il y a les voix qui surprennent, celles qui envoûtent, d’autres qui impressionnent. Et certaines, tout à la fois.

Dans une chanson, un morceau de musique, il y a l’instrumentation, les arrangements, le rythme, la mélodie, le tempo. Et il y a la voix. C’est un tout, qui communique émotions et énergie. Mais aujourd’hui, ce sont les voix dont j’ai envie de parler. Deux voix, que je pense uniques en leur genre.

Un vendredi soir de décembre, m’étant décidé à ne pas oublier la diffusion de Taratata, je suis devant ma télévision lorsqu’un groupe que je ne connais pas commence sa prestation. Gabriels. Dès les premières secondes, plus attentif que jamais, je suis interloqué. C’est déjà la surprise. Et très vite l’envoûtement. Cette voix à la tessiture étonnamment haute est inattendue. Mais le grain est sublime. On s’y laisse porter comme dans un lit de coton. Puis vient le moment de la claque.

« We lost it in the fire … Love and hate in a different time … »

La puissance vocale tout en perchant la voix est d’un effet saisissant. Autant que les jeux d’octaves en improvisation, démontrant toute l’amplitude de la tessiture. Malgré un thème difficile en ces temps, cela s’accorde parfaitement avec le rythme enjoué et les réponses entre synthé et violon, sur fond de chœur. Haut les cœurs !

Pas plus tard que ce matin, marchant sous les rayons matinaux et déjà emplis de chaleur du soleil, cet air m’a accompagné sur les premières minutes de mon trajet. Ce fut un démarrage enjoué, dans une illusion de bien-être et d’énergie. Comme sur un nuage. C’est alors que l’on monte le son, que l’on se laisse peu à peu entraîner, émotionnellement, puis physiquement.

Cette impression d’être transporté loin d’où l’on se trouve, et parfois loin de soi, est ce que j’apprécie le plus dans la musique. Et il y a justement cette autre voix qui provoque cela en moi.

« Le courant t’emporte .. J’ai beau te serrer fort .. La vie s’acharne encore .. »

« Dandy, un peu maudit, un peu vieilli .. Dans ce luxe qui s’effondre .. »

Ces quelques phrases de Christophe sont pour moi parmi les meilleurs exemples de ce quelque chose qui, chez lui, nous fait frissonner. Et nous transporte, plutôt nous élève. Comme sur un fil, où l’on tient en équilibre précaire. A peine à côté et c’est la chute mais là, on reste sur ce fil bien que si fin. La voix vibre, paraît hésiter et prête à décrocher à tout moment. Pourtant elle est accrochée, là, de peu, si haut. Et à renforts de textes et d’arrangements musicaux un peu pop, un peu électro voire un peu des deux, on se laisse définitivement transporter dans une autre sphère.

Le retour de Jarre dans Les Vestiges du Chaos, aux côtés de Christophe, est transcendant. Un plaisir d’écoute, la tête dans les nuages, où sons électroniques populaires se mêlent si naturellement à cette voix si fragile. Sons structurés, parfois brutaux. Voix effritée, parfois cassante.


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